Accéder au contenu principal

Je n'ai jamais prescrit de Médiator (benfluorex)...

... ni d'Avandia® ou d'Avandamet® (rosiglitazone associée ou non), ni de Vioxx® (rocécoxib).
Je ne prescris plus de Di-Antalvic® (dextropropoxyphène associé) depuis au moins 10 ans. Je ne prescris plus de statines aux femmes qui ont du cholestérol mais qui n'ont jamais fait de problème cardiaque ou vasculaire. Je ne donne plus de sirop aux bébés depuis au moins 10 ans. Je ne propose pas le dosage du PSA chez les patients asymptomatiques sans antécédents familiaux de cancer de prostate (et encore !), je ne propose pas davantage la mammographie de dépistage chez les femmes sans antécédents familiaux de cancer du sein (et encore !).
Je prescris de l'Esidrex® (hydrochlotothiazide) en première intention chaque fois que possible chez un patient hypertendu. Je ne prescris jamais de sartan en première ni en deuxième intention chez un hypertendu, pas en tout cas d'avoir essayé un IEC.
Ma principale activité devant un nouveau patient consiste généralement à lui déprescrire un certain nombre de cochonneries qu'il prend.
etc. etc.

Je me vante ? Je me crois meilleur que les autres ? Je suis un génie ? J'ai prévu tout avant tout le monde ? je me la pète grave ? Je suis un menteur ?

Eh ben non ! Au contraire, je revendique altièrement le titre de petit généraliste de merde sans intérêt. Sans intérêts avec les vendeurs de médicaments et leurs représentants. Depuis maintenant près de 20 ans.

La seule compétence que je me reconnais et dont je suis fier, est celle de connaître mes incompétences, mes limites et mes faiblesses. C'est pour ça que j'ai pris les moyens d'essayer d'y de les (merci Malika) pallier, de me protéger et d'en protéger ceux qui me font confiance pour les soigner.

Pour ça j'ai choisi à partir du jour où j'ai pratiqué la médecine générale cette merde de me former à l'abri des influences commerciales. En lisant au départ la revue Prescrire, puis progressivement en me libérant, je dis libérer car c'est bien de cela qu'il s'agit : une libération, des pressions professionnelles et commerciales qui m'incitaient à prescrire et à soigner selon des données publicitaires et non pas scientifiques.

Tout ce qui fait la une des medias aujourd'hui sur le Médiator et autres saloperies est pour moi un non-événement. Tout cela je le savais, parce que j'ai accès à une information non commerciale, mais scientifique sur les médicaments. Tout cela j'en ai protégé et épargné mes patients. Un certain nombre d'entre eux sont partis voir ailleurs puisque je résistais, et comble de perversion de cette pourriture de système de soins, j'ai perdu du fric à vouloir leur éviter du mal.

Si je ne suis pas le seul à avoir su avant les autres, je sais que nous sommes encore extrêmement minoritaires, nous, soignants libérés, émancipés, des influences de ceux qui nous enchaînent, leaders d'opinions corrompus par les intérêts marchands, autorités sanitaires annexes des services marketing de l'industrie, politiques trempés, imprégnés, salis des intérêts industriels et privés, comme l'actuelle secrétaire d'état à la santé.
Libérés du mépris et de la honte.
Fiers de d'abord n'avoir pas nui, comme le prétend le fondement d'une déontologie, que le désOrdre des médecins s'applique consciencieusement à pervertir.

Au nom de la médecine je présente mes excuses à toute ses victimes, passées, présentes et à venir.
J'appelle les patients citoyens et usagers à exiger des soignants libres.
J'appelle les soignants mes frères à briser les chaînes qui les asservissent.

Commentaires

  1. Beau billet ; petit bémol toutefois...


    C'est pour ça que j'ai pris les moyens d'essayer d'y pallier(..)

    Tututut :

    C'est pour ça que j'ai pris les moyens d'essayer de pallier [mes faiblesses]

    pallier : verbe transitif


    Ex:

    Ces docteurs envoyaient leurs malades se plaindre en l'autre monde. Ensuite ils palliaient leurs sottises aux yeux du peuple, en criant au climat, à l'intempérance, aux maladies (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p.317).

    (clic-clic)

    RépondreSupprimer
  2. Ah, putain ! En plus je le sais...
    Bien vu Malika. La honte me recouvre jusque la 7ème génération. Tiens si je me retenais pas, je reprendrais une rasade de Médiator.

    RépondreSupprimer
  3. Très intéressant comme article et rassurant de voir qu'on est pas tout seul à nager à contre courant !
    Bon, cela ne fait que 4 ans que je suis installé mais je fais de mon mieux pour essayer de m'émanciper des influences commerciales qui jalonnent notre pratique quotidienne. Et franchement c'est le parcours du combattant !
    Heureusement que la revue Prescrire existe mais c'est bien mince pour continuer à se former librement...
    Si tu as des tuyaux, je suis preneur ! ;)

    RépondreSupprimer
  4. Mon généraliste chef de gare m'a aiguillé sur un "grand professeur" qui traite mon diabète type 2 depuis 3 ans.
    J'ai autant de rapport humain avec lui qu'avec un horodateur. Tous les trois mois, visite de contrôle,15mn montre en main, lecture des analyses, prise de tension, poids, une ordonnance et pas un mot, si les résultats des analyses varient je passe sans explication à d'autres prescriptions : Daonil, Eucreas, Endavamet.
    Mon taux d'hémoglobine A1c stagne à 7,5 et ça mérite (sans plus d'explication) une picuouse quotidienne, vu la manière de faire et de (ne rien) dire, l'expression de l'ordonnance ressemble à une punition.
    J'ai remisé l'ordonnance dans un tiroir, je vais courir 6 km chaque jour dans les bois et j'essaierai de piger mes prochaines analyses avec l'aide d'Internet… ça sera plus chaleureux et j'en sortirai moins ignorant et on verra le résultat des analyses (sans les picouses).
    Ça a l'air d'être un bon plan pour le Professeur et les labos ce genre de traitements "à vie", une vraie rente de situation, 4 patients à l'heure, 8 heures par jour sans prise de tête… Mon généraliste chef de gare m'a aiguillé sur un "grand professeur" qui traite mon diabète type 2 depuis 2 ans.
    J'ai autant de rapport avec le Ponte qu'avec un horodateur.
    Tous les trois mois, visite de contrôle,15mn montre en main : lecture silencieuse des analyses, remplissage de la grille, prise de tension, poids, une ordonnance et pas un mot, si les résultats des analyses varient je passe sans explication à d'autres prescriptions : Daonil, Eucreas, Endavamet.
    Mon taux d'hémoglobine A1c stagne à 7,5 et ça mérite ce coup-ci (sans plus d'explication) une picouse quotidienne, vu la manière de faire et de (ne rien) dire, l'expression de l'ordonnance ressemble à une punition administrée avec une pointe de sadisme satisfait (ça vous apprendra !).
    Prescription aussi d'un appareil high tech pour préléver une goutte de sang et mesurer ce qui ne va pas, mais là c'est pareil : pas une explication.
    J'aurai pu demander, mais je ne supporte plus cette tête de con génératrice d'ordonnances automatiques.
    Alors j'ai remisé le papier dans un tiroir et je vais courir 6 km chaque jour dans les bois, bouffer un peu moins et j'essaierai de piger mes prochaines analyses avec l'aide d'Internet… ça sera plus chaleureux et j'en sortirai moins ignorant.
    Je verrai au prochain résultat des analyses (sans les picouses) si je me suis planté.
    Si ça marche ça va chier…

    Ça a l'air d'être un bon plan pour le Professeur et les labos ce genre de traitements "à vie", une vraie rente de situation pas trop fatigante : 4 patients à l'heure, 8 heures par jour sans prise de tête et aucune remise en question…

    Penser à mettre en fond sonore "Money" des Pink-Floyd.

    J'aimerai être un patient libre, comment faire ?

    J'aimerai être un patient libre (mais sans mourir prématurément), comment faire ?

    RépondreSupprimer
  5. @ SylvaiNN :
    Prescrire, c'est loin d'être mince (même si ça s'amincit dangereusement depuis quelques temps, j'y reviendrai un jour), c'est le minimum vital.
    Sinon il faut savoir lire l'anglais médical, pour prendre son pied ailleurs (le BMJ par exemple) Tu as aussi Minerva en Belgique.

    Pour ceux qui veulent aller plus loin, qui ont compris les enjeus, et se battre réellement pour la libération de la médecine : le Formindep (voir le lien à droite)

    RépondreSupprimer
  6. Cher confrère

    Un grand merci pour ce papier.
    En effet, moi aussi je me sens seul à ramer à contre courant, c'est pour cela que cet article fait du bien .
    Même si nous ne sommes pas nombreux , cela permet de savoir que nous ne sommes pas seul.

    Continuez à me ( nous) faire du bien

    Amicalement

    Marc

    RépondreSupprimer
  7. @Julien :
    Merci pour ces liens ;)

    RépondreSupprimer
  8. Mouais.. après coup c'est toujours facile de se faire redresseur de torts.
    L'affaire Médiator est un non-évènement :
    1) On fait un foin terrible sur les effets indésirables graves de ce produit, mais combien ont faire pire dans le passé sans qu'on s'en offusque ?
    2) On par le de 500 morts sans rapprocher ce chiffre de la population traitée : on ne parle pas du rapport benefice/risque on cherche le sensationnel ...Il n'y a pas des insuffisance rénales aigues et des graves effets hématologiques avec l'Esidrex ???
    3) Mediator était un produit sans intéret sur le plan médical. Il en reste des wagons dans les tiroirs de pharmacie, en particulier en provenance de laboratoires français d'ailleurs.

    Ce qui me gène beaucoup c'est cette espèce de consumérisme ambiant : "je paye pour des soins, je veux du 100%". On accepte pas le moindre risque, et si le malheur arrive, on veut une tête au bout d'une pique, après une curée médiatique bien scandaleuse, avec témoignages larmoyants à la clef: le triomphe de l'imbécillité...

    RépondreSupprimer
  9. Beau témoignage, je l'ai imprimé et accroché dans le bureau de mon EMS (Etablissement médico-social).Après quarante ans de métier d'infirmière,je pête un plomb.Comme aujourd'hui.Ordre "soins palliatives" pour cette vieille dame avec un cancer. Et ça avec 15 médicaments différents, des AB, un antivirale et des transfusions.....

    RépondreSupprimer
  10. Le docteur Louis-Ferdinand Destouches n'aurait pas parler autrement.

    http://celinelfombre.blogspot.com/

    RépondreSupprimer
  11. Fextose nous entretient du "triomphe de l'imbécillité". Parfaite illustration par son propos.
    Quelle est selon lui la balance bénéfice risque acceptable d'un médicament "sans intérêt sur le plan médical" comme il le reconnaît lui-même ?
    500 morts, ça lui semble donc admissible pour un médicament inutile... A partir de combien va-t-il estimer qu'on dépasse les bornes ? 1000... 2000... 10000... ?
    Combien de morts Fextose ?...

    RépondreSupprimer
  12. Bonsoir
    Merci pour cet encouragement: je me sens moins seule à être la méchante qui veut jamais déjeuner avec les confrères (payé labo) la pas moderne qui veut jamais écouter les VM parler des dernière nouveautés , qui prescrit des molécules et pas des marques "même si c'est pas génériqué?"et qui essaie de rester sur la bonne ligne en se formant indépendant...Y a quelques semaines j'avais déconseillé à un patient obese diabetique de prendre le médiator prescrit par un nutritionniste : en argumentant à partir de l'évaluation de Prescrire il a compris et ne s'est pas fâché. Idem pour le crestor du cardiologue quand je lui ait dit que je voulais l'aider à diminuer son risque cardio vasculaire pour éviter des complications, pas seulement faire baisser les chiffres de son cholestérol pour faire plus joli dans mes résultats biologiques... Je crois que les cardio dans mon coin doivent avoir des action crestor....

    Pour le patient anomyme qui veut être libre peut être chercher un autre diabéto ,si son médecin généraliste a du mal avec le diabète? c'est pourtant 80% des diabétiques qui sont suivi en MG pas besoin d'aller voir les grands pontes pour ça? IL existe , aussi chez les diabétologue des médecins qui ont développé une compétence communicationnelle: faut juste chercher et trouver celui qui vous convient? Sinon la course c'est une bonne idée, peut être juste vérifier avec le cardiologue que vous pouvez poussez la vitesse sans risque?
    Bonne nuit
    LVB

    RépondreSupprimer
  13. Bonjour,

    Je reprends :

    1) Le scandale Médiator est le fait qu'il ait été mis sur le marché sur une indication non validée scientifiquement, et puis ensuite utilisé quasiment exclusivement hors AMM. Le reste est une conséquence de la turpitude des autorités de santé.

    2) Je ne pense pas avoir argumenté en faveur de Mediator, ni justifié les morts liés à l'emploi de ce médicament. Je dis simplement que c'est ni le premier, ni le dernier médicament à causer des morts : il faut évaluer parallèlement le bénéfice d'un produit . Il n'y a pas d'autre choix que d'admettre que le risque est indissociable de la prescription.


    3) La curée médiatique autour de cet évènement récent m'agace parce que c'est typiquement une explosion médiatique qui amène à des concluions hâtives et à des torrents de commentaires assénés par des ignares.

    4) L'un de ces conclusions, c'est la mise au pilori des laboratoires pharmaceutiques, sans discernement ni objectivité.
    Votre blog , et de nombreux autres, tendent à faire de cette opinion un cheval de bataille.
    S'il est évident que de nombreux comportements scandaleux de la part de l'industrie pharmaceutique doivent être dénoncés, il ne reste pas moins que le bénéfice pour la société dans son ensemble de l'activité des laboratoires est largement positif. Il ne me semble pas faux de constater que les énormes progrès dans les traitements sont pour la plupart le fruit de cette activité.

    Je n'ai pas de tendresse particulière pour les labos, mais ils me semblent moins nuisibles que la plupart des autres industriels.

    Soyez un peu plus objectif, un peu moins militant, un peu moins agressif vis à vis des autres, votre propos y gagnera en intérêt et en pouvoir de conviction.

    Bien cordialement

    RépondreSupprimer
  14. @LBV (le patient sans nom doté maintenant du pseudo MaxiB).
    Je croque moi aussi du Crestor tous les jour … alors peut-être résidons-nous dans le même coin ;)))
    Vous allez dans le sens de ma perception "intuitive" de la situation, j'ai demandé d'ailleurs à mon généraliste s'il ne voulait pas me suivre, mais il préfère m'envoyer chez un autre spécialiste exerçant dans le même clinique et qui n'apprécie guère le premier parait-il… amusant.
    Mon cœur est OK et ma fois mon footing quotidien de 6 km m'a fait perdre 3 kg en une semaine.
    Les aiguilles et le Victoza resteront dans le frigo pour le moment…

    RépondreSupprimer
  15. Au Journal de la santé de France 5 du lundi 22 novembre, Lucie Vincent, neurologiste, travaillant pour le laboratoire Servier, chargée des «affaires extérieures», est venue pour s'indigner des accusations portées contre le Médiator.  http://www.france5.fr/magazinesante/video.cfm?file=http://www.france5.fr/images/emissions/010866/61/magsante_20101122.asx 

    «.Les 2 molécules (Médiator et Isoméride) font partie d'une famille qui s'appelle les alkylamines. Il y a beaucoup de différences moléculaires entre les 2 molécules. Ce n'est pas parce qu'on fait partie de la même famille qu'on fait la même chose dans le corps. »

    La famille des alkylamines...Ouais...mais ils font ainsi partie de la familles des dérivés amphétaminiques. Aïe!!... Que Servier préfère ne pas le dire et se fondre dans la vaste famille des alkylamines se comprend !

    Suite de l'entretient:
    «Michel Cyme: Non mais je vous parle du produit qu'on retrouve dans le sang après avoir pris le Médiator ou après avoir pris l'Isoméride. Ce produit c'est le norfenfluramine et dans les 2 cas, aussi bien celui de l'Isoméride que celui de Médiator, c'est ce produit que l'on retrouve dans le sang à des doses équivalentes(...)
    LV: Alors là aussi vous allez bien vite dans la pharmacocinétique. Il y a un métabolite, la norfenfluramine, qui est produit à 2% dans le cas du Médiator, parmi les 8 métabolites qui sont présents. Alors si vous voulez bien regarder quelle est la compétition entre tous ces métabolites pour le récepteur, c'est un facteur. 2% pour le Médiator et 40% dans le cas de l'Isoméride.
    MC: c'est pas les chiffres qu'on a sur les courbes que nous on a eu, où on a les mêmes concentrations en norfenfluramine dans le sang
    LV:Eh bien dans le rapport de l'AFFSAPS, que vous pouvez retrouvez sur internet, comme moi...»

    Hou là, c'est compliqué tout ça. Qui a raison?
    Reprenons les deux arguments de Servier. Oui, le Médiator est transformé en norfenfluramine, le produit toxique, mais aussi en 8 autres métabolites qui pourraient empêcher le norfenfluramine d'être toxique en prenant sa place sur les récepteurs des cellules. Ainsi, le Médiator produirait un composé toxique, mais en même temps ses antidotes. Magique!! ...mais ça, ça reste des suppositions théoriques...largement insuffisant!!
    Ah, ces 2 % / 40%, ça frappe l'esprit.
    En supposant que la quantité de norfenfluramine retrouvée après absorption de Médiator soit très faible cela ne signifie pas qu'il faille se désintéresser de la question. Enquêter sur la toxicité du Médiator en comparant les diabétiques en prenant avec ceux sous un autre traitement, voilà de quoi Servier aurait pu s'inquiéterPourquoi, depuis 1997, n'avoir pas fait une telle étude?
    Voici ce que dit le rapport de l'AFSSAPS: http://www.afssaps.fr/content/download/29421/387796/version/1/file/fiche_propri%C3%A9tes_pharmacologiques_mediator.pdf"Pour le benfluorex, la d-norfenfluramine ne représente qu’environ 4% de l’exposition aux autres métabolites alors que ce pourcentage est de 33 % avec la dexfenfluramine (Isoméride) et de 10,6 % pour la fenfluramine (Ponderal)" Ah, c'est donc le pourcentage des métabolites. Mais la quantité des métabolites est-elle similaire dans les 2 cas? Je n'ai pas trouvé de réponse. Mais je tiens quand même à rappeler un petit détail: La dose d'Isoméride était 30 mg/jour, celle du Médiator 450 mg/jour, ... les concentrations sanguines des métabolites des 2 médicaments ne devaient pas être les mêmes! Bref, la seule bonne question, c'est la concentration de norfenfluramine mesurée chez les patients...
    Or l'AFFSAPS ajoute: "Cependant, le niveau de l’exposition de la norfenfluramine (évolution de ses concentrations plasmatiques en fonction du temps) est similaire entre benfluorex, fenfluramine et dex-fenfluramines aux doses thérapeutiques utilisées". Voilà, ne nous laissons pas enfumer l'esprit par des chiffres qui n'ont pas de signification.
     Laure Chatenet, pharmacien

    RépondreSupprimer
  16. Bravo Julien, c'est remarquablement dit, écrit, crié, avec les tripes à fleur de peau qui vous caractérisent et vous honorent.

    RépondreSupprimer
  17. Je l'ai imprimé,votre billet. Je l'ai accroché dans tous les sevices. Je le fais lire au médecins, aux soignants.Enfin je fais ce que je peux...........barbara arrufat infirmière (suisse)

    RépondreSupprimer
  18. Encore une fois bravo à Julien.

    Quant à l'ami Fextose, qui nous dit "S'il est évident que de nombreux comportements scandaleux de la part de l'industrie pharmaceutique doivent être dénoncés, il ne reste pas moins que le bénéfice pour la société dans son ensemble de l'activité des laboratoires est largement positif"...
    Faudrait peut être aller raconter ça en Afrique, ça les fera bien marrer.

    Ce qui est aussi assez drôle dans son commentaire c'est qu'avant de sermoner Julien: "Soyez un peu plus objectif, un peu moins militant, un peu moins agressif vis à vis des autres"; il nous a bien démontré sa propre objectivité et son absence d'agressivité: "qui amène à des concluions hâtives et à des torrents de commentaires assénés par des ignares".

    RépondreSupprimer
  19. tout à fait d'accord M'sieur Bezolles , et ce qui me turluchipote encore plus
    c'est que personne n'élargit le débat: le lobbying des VM dans les salles d'attente est à mettre en parallèle avec celui des pontes dans les cabinets ministériels, et en élargissant encore plus, avec celui de toutes sortes d' industries et de corporations dans les couloirs du parlement...dès qu'il y a pouvoir de prescription (que ce soit de médocs, d'opinion, ou de passation de marchés et j'en oublie) il y a tentative de manipulation ou de propagande. Alors, si on supprime les VM, comme je l'entendais dire à Xavier Bertrand ce matin sur France Inter, supprimons le reste.
    Et si un stylo portant le logo d'un labo peut m'influencer à mon petit niveau de MG de campagne, que dire d'une croisière autour de l'île de Malte en yacht privé?

    RépondreSupprimer
  20. Si on lui supprime les visiteurs médicaux, Big Pharma se venge en faisant supprimer par l'Union Européenne toutes les médecines qui ne lui remplissent pas les poches:
    http://www.defensemedecinenaturelle.eu/

    Un dossier d'AMM pour la prêle de prés? ben voyons!

    RépondreSupprimer
  21. TRAN THANH Nhat Thao30 mai 2011 à 17:17

    Cet article soulève en moi les même sentiments que lorsque je lis les rubriques « pardon si je vous dérange », « forum » de La Revue Prescrire. Je ne sais quel(s) mot(s) définit(ssent) le mieux ce sentiment. C’est marrant, car je jurerais que Prescrire a déjà publié une de vos lettres (publiée ou non sur ce blog).

    En tout cas celle-ci rentre tout à fait dans le moule !

    Que les choses soient claires. Je ne suis pas à la botte d’un laboratoire qui malgré tout, comme l’a dit à juste titre « fextose » : il ne reste pas moins que le bénéfice pour la société dans son ensemble de l'activité des laboratoires est (largement) positif. Il ne me semble pas faux de constater que les énormes progrès dans les traitements sont pour la plupart le fruit de cette activité. Je suis abonnée à Prescrire, et ce depuis 2002-2003, l’année de ma thèse. Je suis inscrite aux « Thématiques Prescrire » depuis leurs débuts, c’est-à-dire 2006-2007. Et cette année je me lance un nouveau défi : La Lecture Mensuelle. Je reste néanmoins circonspecte devant ces démonstrations de… zèle. J’éprouve même un certain malaise. Comment dire, elles me font penser à un archaïsme religieux, ou disons-le, sectaire. Voilà de bons élèves, que dis-je, de fervents fidèles, entrain de célébrer leurs louanges… ou leur allégeance. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.

    De la part de Prescrire, ces pages d’autocongratulation reflètent une sorte de narcissisme indigne d’une revue sérieuse et de surcroît impartiale. Elles relèvent de la propagande, de l’autosatisfaction d’un Parti mettant en avant leurs meilleurs militants.

    Prescrire n’est-elle pas trop anti-labo pour être vraiment impartiale ?

    Prenez la rubrique « Take it easy »… c’est assez symptomatique. Comment prétendre enseigner l’anglais médical en publiant des textes traduits ?!?!?! Lesquels textes exhalent l’odeur de la traduction dès la première phrase. Je veux dire, n’existe-il aucune publication médicale anglaise (par des vrais anglophones) intéressante susceptible d’enrichir les lecteurs à la fois sur le plan médicale et sur le plan linguistique, en ouvrant un peu l’horizon plutôt que de rester dans un fonctionnement en vase-clos, où les lecteurs n’ont que le point de vue de « la rédaction » ?

    Il y a quelque chose de sectaire, de stalinien, ne croyez-vous pas ?

    Je ne suis peut-être pas très tendre envers Prescrire, je dirais qui aime bien châtie bien.

    Méfiez-vous quand vous clamez que vous êtes libre, car nous ne sommes jamais libres complètement et de surcroît lorsque nous tambourinons une telle chose.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Aphorismes covidiens (2)

13 avril 25 On doit garder en mémoire que l'ensemble des administrations et bureaucraties sanitaires actuelles (ARH en 1996, puis ARS en 2010, direction hospitalière depuis 2005, sécurité sociale façon AXA de van Roekeghem, etc.) n'ont été mises en place, avec les directions appropriées, que pour instaurer et organiser une gestion néolibérale du système de santé : productivité, rationnement, ouverture au privé, "responsabilisation", culpabilisation et contrôle des usagers et des soignants, etc. Attendre de ces structures, simples effectrices des consignes ultralibérales de l'oligarchie, une action efficace et dans l'intérêt général pour la gestion d'une telle pandémie relève de la pure naïveté, pour rester dans l'euphémisme. David Graeber, encore lui, le rappelle et le démontre dans "Bureaucratie" . La bureaucratie soviétique n'était qu'un amusement à coté de la néolibérale. 26 Partout où les pires drames auront pu être év

APHORISMES COVIDIENS

5 avril 1 "Les périodes de péril mettent les âmes à nu" (email d'Irène Frachon reçu le 13 mars 2020, alors que nous échangions sur l'arrivée de l'épidémie) 2 Quand on voit  le nombre de médecins qui révèlent sur les réseaux sociaux des compétences exceptionnelles pour analyser avec précision l'information scientifique, y compris pour des études pour lesquelles une seule lecture suffit à se rendre compte de la faiblesse, on ose espérer que, forts de cette expertise, ils n'ont jamais prescrit ou conseillé (liste non exhaustive) : - de mammographie pour le dépistage du cancer du sein, - de PSA pour le dépistage du cancer de la prostate, - de médicaments antialzheimers, - de vaccin antigrippal pour réduire la mortalité chez les vieux, - de statines en prévention primaire, - de glitazones et apparentés pour le diabète, - la plupart des antidépresseurs IRS, qui n'ont pas démontré d'efficacité supérieure au placebo, - plus de deux neuro

Sirop d'Afssaps

J'ai reçu ça : Hier. Ça m'informe que je dois plus prescrire de mucolytiques et d'Hélicidine (bave d'escargot garanti de Bourgogne, recueillie le matin après la pluie, en pleine lune) aux chiards de moins de deux ans. Si. Ça m'informe que la toux chez le gniard de moins de deux balais c'est du gnangnan, ça se soigne en se rinçant le tarin du dit morveux, et que c'est pas grave. Si. C'est l'Afssaps qui le dit. Aux Prrrôôfessionnels de la santé. Si môssieu Charles !... Et en avril 2010 !... pas en 1950 !... pas en 80 !... en 2010 !... Putain ! Déjà ça commence à disjoncter sur les forums de médecins : de quoi ?... qu'est ce que ça veut dire ?... mais comment je vais le dire aux parents ?... les mucolytiques peut-être mais l'hélicidine quand même !... mais on nous l'avait pas dit !... mais encore des médicaments contre-indiqués !... mais quand est ce que ça va s'arrêter ?... Mais on est plus crédibles !... Bien sûr que vous êtes pl