Accéder au contenu principal

Pharmachien de métier


Elle m'a envoyé ce message Caroline la pharmacienne d'hôpital. Elle avait lu Sirop d'Afssaps.
Pharmacien désabusé, elle m'a dit....
Et un témoignage de plus que les soins ça part en capilotade en France, un !
Les meilleurs se trissent c'est bien connu...
Bah !... Tant que le marché progresse lui... J.B.
_____________


Le système, la gabegie, le manque de moyens, le manque d'implication, la réglementation qui nous submerge, les patients exigeants, pseudotélévisuellement informés, qui se croient plus à l'hôtel qu'à l'hosto.
"Moi madame, je n'accepte pas ce générique, qui, c'est bien connu, est dangereux...
- Oui monsieur, mais c'est aussi un générique que vous prenez chez votre pharmacien...et puis la pharmacie n'est pas extensible à l'infini, ni son budget, et si je commande juste pour vous, je l'aurai dans 3 jours et vous serez sorti !

Les chirurgiens surbookés...
"Et pourquoi et pourquoi vous ne m'avez pas commandé mon matériel" dit chacun, ne prenant pas le temps de s'accorder avec son confrère...
- Ben parce que, la pharmacie n'est pas extensible à l'infini, ni son budget, les fournisseurs ne nous livrent pas un article de chaque sorte, non, on n'est pas au marché du coin, on a fait des essais ensemble, vous étiez d'accord...

Les soignants excédés...
"Elle nous fait ch...la pharmacienne, toujours à contrôler ce qu'elle nous donne.
- Excusez moi, vous avez une prescription de Lévothyrox pour monsieur Duchmol qui est hyperthyroidien... Vous pouvez voir avec son médecin ? Et puis madame Gamberge, c'est normal que vous lui donniez Innohep et Lovenox en même temps ???
- On n'a pas le temps, le médecin est injoignable, si il a prescrit c'est que c'est comme ça...
- Bon, ben excusez moi de vous avoir dérangé pour presque rien...

Et elle s'en va bouder dans son coin la pharmacienne, parce qu'elle en a marre de revenir un samedi matin, pour sa pomme, parce que l'infirmière qui a rangé la commande le vendredi et qu'avait autre chose à faire sans doute, a mis la sandostatine au dessus de l'armoire à pharmacie, en plein soleil, elle savait pas que ça allait au frigo, ou qu'on avait oublié de commander le Duphalac de monsieur Trouduc, et que c'est trop dur d'aller voir dans l'armoire à pharmacie du service à coté...

Elle en a marre de se faire crier de dessus ( DE dessus !
parce que nous les pharmaciens de cliniques ou d'hôpitaux, nous sommes souvent relégués dans les sous sols, entre la morgue et les cuisines) parce les transporteurs ne livrent pas au bon endroit ou les fournisseurs sont en rupture, que le Dr Tartenpion a choisi un appareil d'une certaine marque et qu'on ne peut pas remplacer les consommables par une autre marque. Et voila notre volcan islandais qui refait des siennes, pas de livraison...pas d'intervention...

Chacun est à bout de souffle et essaie tant bien que mal de s'acquitter de ses tâches , primum non nocere .. prend là tout son sens !

Et ben moi... je me casse, je remballe... Je suis usée, je vais aller faire du conseil tiens!

Signé : Caroline employée rebelle et démissionnaire

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Aphorismes covidiens (2)

13 avril 25 On doit garder en mémoire que l'ensemble des administrations et bureaucraties sanitaires actuelles (ARH en 1996, puis ARS en 2010, direction hospitalière depuis 2005, sécurité sociale façon AXA de van Roekeghem, etc.) n'ont été mises en place, avec les directions appropriées, que pour instaurer et organiser une gestion néolibérale du système de santé : productivité, rationnement, ouverture au privé, "responsabilisation", culpabilisation et contrôle des usagers et des soignants, etc. Attendre de ces structures, simples effectrices des consignes ultralibérales de l'oligarchie, une action efficace et dans l'intérêt général pour la gestion d'une telle pandémie relève de la pure naïveté, pour rester dans l'euphémisme. David Graeber, encore lui, le rappelle et le démontre dans "Bureaucratie" . La bureaucratie soviétique n'était qu'un amusement à coté de la néolibérale. 26 Partout où les pires drames auront pu être év...

APHORISMES COVIDIENS

5 avril 1 "Les périodes de péril mettent les âmes à nu" (email d'Irène Frachon reçu le 13 mars 2020, alors que nous échangions sur l'arrivée de l'épidémie) 2 Quand on voit  le nombre de médecins qui révèlent sur les réseaux sociaux des compétences exceptionnelles pour analyser avec précision l'information scientifique, y compris pour des études pour lesquelles une seule lecture suffit à se rendre compte de la faiblesse, on ose espérer que, forts de cette expertise, ils n'ont jamais prescrit ou conseillé (liste non exhaustive) : - de mammographie pour le dépistage du cancer du sein, - de PSA pour le dépistage du cancer de la prostate, - de médicaments antialzheimers, - de vaccin antigrippal pour réduire la mortalité chez les vieux, - de statines en prévention primaire, - de glitazones et apparentés pour le diabète, - la plupart des antidépresseurs IRS, qui n'ont pas démontré d'efficacité supérieure au placebo, - plus de deux neuro...

Je vous l'avais pourtant bien dit !

Di-Antalvic° c'est fini ! Et toutes les autres saloperies contenant du dextropropoxyphène ! L'Afssaps mange son chapeau dans un communiqué de presse et 6 pages de justification pathétique , et nous explique si que pour l'ensemble des pays du monde et d'Europe le Di-Antalvic° c'était de la merde, en France, selon le fameux principe de Tchernobyl, c'était différent bien sûr . Si le ridicule tuait, les responsables de l'Afssaps n'en finiraient pas de mourir. Est ce que les médecins français qui savaient, ceux qui lisent Prescrire en gros, et en prenant la peine d'en tourner les pages, recevront une lettre d'excuse de l'Afssaps pour l'énergie, le stress qu'ils ont dû dépenser, souvent en vain, à expliquer aux patients maltraités par le Di-Antalvic° et les médecins qui le prescrivent, à quel point c'était une merde, que ça marchait sans doute pas mieux que le paracétamol seul, que ça tuait plus, que ça créait des dépendances, etc. ? Q...