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Aphorismes covidiens (2)

13 avril 25 On doit garder en mémoire que l'ensemble des administrations et bureaucraties sanitaires actuelles (ARH en 1996, puis ARS en 2010, direction hospitalière depuis 2005, sécurité sociale façon AXA de van Roekeghem, etc.) n'ont été mises en place, avec les directions appropriées, que pour instaurer et organiser une gestion néolibérale du système de santé : productivité, rationnement, ouverture au privé, "responsabilisation", culpabilisation et contrôle des usagers et des soignants, etc. Attendre de ces structures, simples effectrices des consignes ultralibérales de l'oligarchie, une action efficace et dans l'intérêt général pour la gestion d'une telle pandémie relève de la pure naïveté, pour rester dans l'euphémisme. David Graeber, encore lui, le rappelle et le démontre dans "Bureaucratie" . La bureaucratie soviétique n'était qu'un amusement à coté de la néolibérale. 26 Partout où les pires drames auront pu être év
Articles récents

APHORISMES COVIDIENS

5 avril 1 "Les périodes de péril mettent les âmes à nu" (email d'Irène Frachon reçu le 13 mars 2020, alors que nous échangions sur l'arrivée de l'épidémie) 2 Quand on voit  le nombre de médecins qui révèlent sur les réseaux sociaux des compétences exceptionnelles pour analyser avec précision l'information scientifique, y compris pour des études pour lesquelles une seule lecture suffit à se rendre compte de la faiblesse, on ose espérer que, forts de cette expertise, ils n'ont jamais prescrit ou conseillé (liste non exhaustive) : - de mammographie pour le dépistage du cancer du sein, - de PSA pour le dépistage du cancer de la prostate, - de médicaments antialzheimers, - de vaccin antigrippal pour réduire la mortalité chez les vieux, - de statines en prévention primaire, - de glitazones et apparentés pour le diabète, - la plupart des antidépresseurs IRS, qui n'ont pas démontré d'efficacité supérieure au placebo, - plus de deux neuro

CORONAVIRUS : LE DECRET QUI N'AURA PAS LIEU... MAIS QUI AURAIT TOUT CHANGÉ ?

Cet article ne sera sans doute presque pas lu. Il a surtout pour objectif de prendre date. Je prends le risque d'avoir tout faux. Ou tout bon. UN PROJET DE DECRET QUI N’AURA JAMAIS LIEU Décret du 20 mars 2020 portant diverses mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus covid-19 Mise à disposition urgente d’hydrochloroquine et d’azithromycine pour soigner les personnes malades du coronavirus. Réquisition des chaînes de fabrication des firmes concernées. Autorisation immédiate de prescription et dispensation gratuite. Considérant que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré, le 30 janvier 2020, que l'émergence d'un nouveau coronavirus (covid-19) constitue une urgence de santé publique de portée internationale ; Considérant le caractère pathogène et contagieux du virus covid-19; Considérant que de plus en plus de données scientifiques dans le monde sont concordantes concernant

Alzheimer : Courrier

J'ai reçu hier ce courrier : Cher confrère, Je suis le Dr P.S., gériatre dans le service du Professeur XXX, au CH de XXX, chargé de la consultation de mémoire de ce service. Vous vous souvenez peut-être de moi. Lorsque vous m’avez écrit en 2012 me demandant de ne plus prescrire de médicaments anti-alzheimers aux patients dont vous étiez le médecin traitant, j’avais réagi vivement, vous remerciant sarcastiquement de vous préoccuper de ma formation continue, et vous opposant entre autres l’étude DOMINO en réponse aux données scientifiques que vous m’aviez communiquées. Bref, je vous avais exprimé à quel point je trouvais votre attitude arrogante et ridicule, a fortiori venant d’un généraliste, et je n’en ressentais que dédain. Je viens de relire votre courrier, à la lumière de l’avis de la HAS, et de la décision de déremboursement qui vient d’être prise de ces médicaments. Je viens également ces dernières semaines de reprendre les données de la littérature sur c

Cher Monsieur et ancien client

Cher Monsieur et ancien patient client, Votre précédent médecin ne pouvait pas vous recevoir ce jour là, où je vous ai vu pour la première fois. Vous aviez mal dans la poitrine du haut de vos 85 ans. Le médecin des urgences où vous étiez passé deux jours auparavant pour cette douleur avait diagnostiqué une pneumonie et vous avait laissé sortir avec de l'Augmentin®. Quand vous m'avez raconté vos douleurs et que deux semaines avant on vous avait posé un stent au coeur pour ces mêmes douleurs, j'ai aussitôt appelé le cardiologue à l'hôpital. Je lui ai dit devant vous que votre stent se bouchait, et le cardiologue vous a accueilli dans le quart d'heure dans son service de soins intensifs. Sans repasser par les urgences. Vous ne m'avez pas remercié. Une fois sorti de l'hôpital, vous m'avez parlé de ces douleurs de jambes. Depuis des mois, des années. De plus en plus fortes, la marche devenait de plus en plus douloureuse, pénible, insupport

Gardasil : Bernardo Gui, le retour

Un grand professeur de chirurgie se lâche. S'appuyant sur sa maîtrise du sujet fondée par la lecture des dossiers de presse reçus de la Sainte Firme, il croit bon d'appeler à la condamnation publique des professionnels de santé signataires d'une pétition réclamant une commission d'enquête parlementaire sur la façon dont un vaccin est promu et commercialisé. De quoi de quoi ? Un vaccin au prix exorbitant, dont on n'a à ce jour aucune preuve de l'efficacité de ce qu'il prétend prévenir, alors qu'il existe des outils efficaces de prévention qui risquent d'être marginalisés du fait de ce vaccin, pour un problème de santé publique plutôt restreint dans les pays riches, promu à marche forcée par la publicité, les autorités sanitaires et leurs experts, leaders d'opinion de l'industrie... Ça devrait interpeller quelqu'un ?... Ça pourrait concerner la représentation nationale ?... Non, bien sûr puisque, l'assure notre ponte, Big Pharma v

Lettre ouverte à Danielle MESSAGER, journaliste santé de France-Inter

  Madame, J’ai écouté avec intérêt ce samedi 5 avril 2014 votre chronique “ carnet de santé ” concernant la campagne “ Ne lui tournez pas dos ”.  Comme vous ne pouvez l'ignorer, il s’agit d’une campagne de la firme pharmaceutique AbbVie, pour promouvoir son médicament Humira°, un nième anti TNF alpha qui a besoin d'élargir son marché en Europe. Le Dr Laure GOSSEC, médecin rhumatologue à la Salpêtrière, s’est exprimée durant cette chronique. Elle a été recrutée par AbbVie pour cautionner cette campagne. Elle n'est pour elle qu'un "leader d'opinion", instrument efficace de propagande. Elle s’exprime dans le dossier de presse de lancement de cette campagne. Elle a manifestement été très bien briefée. Du soft. Mais au fond toujours le même discours de disease mongering : maladie sous diagnostiquée, insuffisamment traitée, etc.   Selon la législation en vigueur (article L 4113-13 du code de la santé publique), elle aurait dû déclarer avant de