"Chimiothérapie anticancéreuse : le meilleur ou le pire ?" Tel est le titre du rapport publié hier par un institut britannique d'enquête sanitaire sur l'utilisation de la chimiothérapie anticancéreuse en Grande-Bretagne.
Le National Confidential Enquiry into Patient Outcome and Death (NCEPOD) a analysé les cas de plus de 600 patients cancéreux décédés dans les 30 jours après avoir reçu une chimiothérapie, soit en traitement curatif de leur cancer, soit comme traitement palliatif pour en alléger les symptômes.
L'enquête du NCEPOD révèle que :
- 27 % des décès sont dus aux effets indésirables du traitement. Or 14 % des malades avaient reçu ce traitement pour être guéris de leur cancer.
- 19 % des malades décédés n'auraient pas dû recevoir le traitement qui leur a été administré.
- 50 % des malades auraient pu recevoir un meilleur traitement et, dans 8 % des cas, les traitements étaient même inappropriés.
- 43 % des patients ont subi un effet indésirable toxique grave du traitement, bien qu'ils recevaient par ailleurs d'autres traitements pour les atténuer.
Le président du NCEPOD a déclaré que, même si l'enquête avait été conçue pour mettre en évidence les pires cas, "elle soulevait néanmoins des questions délicates et apportait des réponses plutôt désagréables à entendre sur la façon dont les décisions étaient prises dans les semaines qui précédent les décès des patients".
"Cela mérite qu'on s'en préoccupe sérieusement" a-t-il précisé.
Les auteurs de l'enquête estiment que les soins apportés sont inférieurs aux normes admissibles, et souhaitent que davantage de précautions soient prises par les médecins lors de l'administration de ces traitements.
Ils recommandent que les médecins "juniors" ne soient pas autorisés à administrer seuls des chimiothérapies, que les doses soient réduites pour les malades les plus graves, que les patients reçoivent une meilleure information sur ces traitements, et que les hôpitaux aient davantage de moyens pour mieux prendre en charge les effets toxiques de ces chimiothérapies.
Ce rapport inquiétant a incité les experts britanniques du National Chemotherapy Advisory Group à se saisir "en urgence" de la question, pour étudier les moyens d'améliorer la prise en charge des patients.
En France, en l'absence d'enquêtes de ce type, la sérénité compacte et sans fissure des zautorités et des professionnels reste de mise.
Le Pharmaguédon approche. Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas !
D'après un article de Katrina Megget, publié dans Pharmatimes du 13 novembre 2008.
Mais voyons, en France ça ne PEUT pas se passer comme ça, on est quand même pas aussi bête que ces british ...
RépondreSupprimerRubrique renvoi d'ascenseur :
RépondreSupprimerMerci à Serge Canasse d'avoir parlé de ce post sur son site "Carnets de santé" : http://www.carnetsdesante.fr/
Mis à part la France ou tout va pour le mieux (le nuage radio actif de Tchernobyl l'a contournée c'est dire) les anglais sont-ils les seuls à avoir fait ce constat? C'est tout de même effarant.
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