Histoire banale.
Dans une cité comme une autre des jeunes tiennent les murs chaque soir au bas des blocs. Bruits, cris, agitations tard la nuit, insultes sur ceux qui leur demandent de se taire. La police ne vient pas bien sûr, il ne faut pas provoquer. Zone de non droit, etc. Exaspéré, un soir, un vieux qui vote sans doute Front National, prend sa carabine et en shoote un, du septième ce soir là. Un jeune meurt. Drame des banlieues titre la presse, l'appart du vieux est saccagé. Une marche silencieuse est organisée en mémoire de la victime. Comité de soutien au tireur : il n'en pouvait plus, il avait appelé la police 17 fois. Le procès a lieu. Le vieux est condamné, circonstances atténuantes ou pas. La justice a passé. On ne fait pas sa loi soi-même. Histoire banale. Je vous l'avais dit.
Chez les riches c'est plus simple. Mariage maghrébin en banlieue. Youyous, coups de klaxons, drapeaux algériens aux portières des voitures, dérapages sur la place devant la mairie. Et belles photos des mariés. A Roubaix on va au Parc Barbieux. A Nanterre on va sur les pelouses du Vésinet. Bruits, cris et agitations. Fête et belles photos. On ne fait que passer sur les pelouses. On ne s'incruste pas. Mais c'est déjà insupportable pour ce vésigondin-là. Et quand le vésigondin sonne la police arrive. Vite fait puisqu'elle est déjà sur place la police. La tranquillité des riches en Sarkozie ou ailleurs. Alors les choses redeviennent banales. Course poursuite d'un jeune en scooter. Un jeune meurt. Les versions seront toujours différentes bien sûr entre la police et la famille. Force reste à la loi. Pas de titres dans la presse ou si peu, pourtant des journalistes au Vésinet il y en a. Pas de procès, pas de condamnation, pas de bruit. Juste la souffrance d'une famille et la tranquillité du Vésinet, infinies toutes les deux. Ici pas besoin d'arme à feu, c'est simple comme un coup de fil.
Dans une cité comme une autre des jeunes tiennent les murs chaque soir au bas des blocs. Bruits, cris, agitations tard la nuit, insultes sur ceux qui leur demandent de se taire. La police ne vient pas bien sûr, il ne faut pas provoquer. Zone de non droit, etc. Exaspéré, un soir, un vieux qui vote sans doute Front National, prend sa carabine et en shoote un, du septième ce soir là. Un jeune meurt. Drame des banlieues titre la presse, l'appart du vieux est saccagé. Une marche silencieuse est organisée en mémoire de la victime. Comité de soutien au tireur : il n'en pouvait plus, il avait appelé la police 17 fois. Le procès a lieu. Le vieux est condamné, circonstances atténuantes ou pas. La justice a passé. On ne fait pas sa loi soi-même. Histoire banale. Je vous l'avais dit.
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Le lac des Ibis au Vésinet |
De la part d'un petit médecin généraliste de merdre exerçant au Val Fourré depuis 32 ans : merci pour ce billet dégoulinant de morale petite-gauchiste cryptomarxiste.
RépondreSupprimerIl y avait longtemps (depuis peut-être mes premières "prises de parole" en mai 68 dans les amphis de mon cher lycée Lakanal de Sceaux où j'avais ce ton enflammé, cette détermination insolente, cet art d'avoir raison contre le vieux monde) que je n'avais pas entendu ou lu pareils propos aussi bien pensants...
C'est roboratif, cela fait plaisir, cela sent bon la nostalgie des années où l'idéologie donnait des forces au combat des staliniens contre les fascistes.
Merci Julien de me remémorer mes combats anciens contre les forces du mal, contre les pigs (ah ! Berkeley), contre les racistes, les riches, les bourgeois, les colons, les Gaulois...
J'avais oublié.
Mes combats anciens, car ayant été victime des SO (services d'ordre) et des staliniens et des fascistes et des hitléro-trotskistes, mon cuir s'est durci, j'ai cultivé mon jardin dans les rues du Val Fourré où il n'y a pas que des vieux "qui votent sans doute Front National" et où les militants mettent peu les pieds.
Il ne reste que les petits médecins généralistes de merdre...
Confraternités.
Tiens ce matin en ouvrant mon cabinet médical après quelques jours de congés, il y avait une merde de chien devant.
RépondreSupprimerBien fraîche, juste déposée par un clebs ce matin qui voulait marquer son territoire, sans doute parce qu'il pensait qu'il le valait bien. Y en a des comme ça.
De colère j'ai d'abord eu envie de shooter dedans. Mais de peur de me salir les grolles, j'ai pris un prospectus de labo, y en avait dans la pile de courrier qui s'était accumulée, et je l'ai délicatement cueillie cette merde pour la déposer dans le caniveau, son endroit naturel, là d'où elle n'aurait jamais dû sortir.
Ca n'est pas parce que certains n'ont pas bien saisi le sens de votre article qu'il faut arrêter d'écrire...
RépondreSupprimerLe 12 août, ça n'est pas sérieux !
C'était un peu le sens de mes pensées en effet.
SupprimerRevenez, s'il vous plait.
On attend la suite ! Ne me dites pas que vous avez arrêté, je suis en deuxième année de médecine, je viens de lire tout le blog jusqu'au premier post et je vais avoir besoin d'autres messages de la même trempe pour supporter les longues années d'études qu'il me reste à tirer... Help !!
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